15
Fév 2019

Suite au déferrement et à l’inculpation de 151 personnes enlevées dans différentes villes du  Cameroun  et déportées à Yaoundé  dans le cadre des marches blanches et pacifiques organisées par le MRC le 26 janvier 2019, le juge d’instruction du Tribunal Militaire de Yaoundé a mis au total 131 personnes sous mandat de détention provisoire, dont 18 femmes.

Les leaders au nombre de 7 ont été placés à la Prison principale et les 124 autres à la Prison   Centrale.
Le Collectif des Avocats dans différents rapports et communiqués a dénoncé les violations flagrantes des droits des détenus, et les entraves intolérables à leur exercice professionnel.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun entend, pour sa part, alerter la communauté nationale et internationale sur les horreurs commises par le pouvoir de Yaoundé, sur les tortures physiques et morales, les traitements dégradants et inhumains, que continuent de subir les dirigeants du MRC, les leaders de la coalition ayant soutenu Maurice MAMTO lors de l’élection présidentielle de 2018, ainsi que les militants et autres citoyens.
Après une période de garde à vue illégale et arbitraire de 15 jours au cours de laquelle les gardés à vue ont subi toutes sortes de brimades, souvent coupés de leurs familles et de leurs Avocats, et même privés de soins médicaux, ils ont été déférés au Tribunal Militaire de Yaoundé sous des escortes dignes des pires terroristes.
Dans l’enceinte de ce Tribunal, ils ont tous été parqués dans une salle d’audience exiguë, le mardi 12 février 2019. Ils vont y passer 48 heures, sous la menace de geôliers en tenue et en civil lourdement armés, obligés de dormir au sol, avec pour toute alimentation un repas froid apporté par le parti, non sans d’âpres discussions. Beaucoup d’entre eux ont été victimes d’hypoglycémie et de vertiges dans cette salle où la chaleur était plus qu’étouffante.
L’objectif était visiblement de créer un climat de terreur, une terreur d’État, marque des pires dictatures au monde.
À la prison centrale de Yaoundé où la plus grande partie est détenue, les conditions de vie sont simplement inhumaines. Les hommes sont entassés dans une petite salle de classe désaffectée dans laquelle il n’est même pas possible de s’asseoir, serrés comme dans une boîte de sardines. Il ne s’y trouve aucun matériel de couchage, et les conditions hygiéniques sont sommaires. Les femmes ne sont pas mieux loties, elles dorment aussi sur le sol nu.
Le parti est obligé de payer quantité de frais injustifiés et de pourvoir aux matelas, à la literie, et à l’alimentation.
Un vieil homme, âgé de 67 ans et qui avait été enlevé à Dschang, a subi la torture physique et l’arrosage d’eau, est tombé dans la journée du 14 février dans le coma avant d’être transporté à l’hôpital où ses jours ne sont heureusement pas en danger.
Le MRC condamne avec la dernière énergie cette barbarie d’Etat, et exige une fois de plus la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques.
Yaoundé le 15 février 2019.
Maître Emmanuel SIMH,
3ème vice-président National du MRC.