30
Avr 2015

Chers  amis Travailleurs, mes chers Compatriotes,

Ils sont bien rares, ces évènements qui peuvent rapprocher deux termes a priori aussi éloignés : le mot « fête » et le mot « travail ». En effet, la fête évoque le plaisir, la douceur, le bonheur. Le travail évoque si souvent la pénibilité, la dureté, autant de références à priori bien éloignées de la fête.

Vous allez célébrer, dans quelques heures, la 129ème Journée Internationale du Travail, placée cette année sous le thème : «Construire l’avenir du Cameroun dans la paix, la solidarité et le travail décent». La notion de travail décent ne saurait être un vain mot. Il résume les aspirations de tout travailleur à exercer une activité productive, convenablement rémunéré, assorti de conditions de sécurité sur le lieu de travail et d’une protection sociale pour le travailleur et pour les siens. Il devrait donc donner aux travailleurs camerounais la possibilité de s’épanouir et de s’insérer dans la société, ainsi que la liberté d’exprimer leurs préoccupations, de se syndiquer et de prendre part aux décisions qui auront des conséquences sur leur existence. Le travail décent suppose également une égalité de chances et de traitement pour les femmes et les hommes.

Or, ces derniers temps dans notre pays, les licenciements abusifs, les certificats de travail non délivrés à la fin des contrats, les pensions retraites non payées, ou payées hors délais sont le lot de plusieurs de nos compatriotes, y compris les personnes âgées. Cela est dû en grande partie au peu d’intérêt que le Gouvernement camerounais accorde à la condition du travailleur.

Le MRC ne se lassera pas  de dénoncer les pesanteurs qui plombent le pouvoir d’achat des travailleurs : après plusieurs décennies, le SMIG qui était en dessous de 29.000 FCFA est passé à 36.270 FCFA. Ce montant dérisoire est sans rapport aucun avec le coût toujours plus élevé de la vie, et serait passable dans un contexte où il existe par exemple des transports publics, une protection sanitaire minimum ou encore des logements sociaux en quantité et à la porté des plus défavorisés; la non actualisation de textes régissant la prévoyance sociale au Cameroun, qui datent de près de 5 décennies (1967) , loin des standards mondiaux de la Sécurité sociale, des textes  anachroniques non adaptés aux transformations que connaît notre société dans un monde en mutation.

La coexistence d’un Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, instance politique et d’une Caisse Nationale de la Prévoyance Sociale bras séculier et opérationnel de la politique gouvernementale traduit l’incohérence des politiques d’emploi d’une manière générale et celle des politiques du travail décent en particulier. L’on n’est donc pas surpris de l’absence, pour la plupart des Travailleurs,  d’une couverture médicale pour eux-mêmes et à plus forte raison pour leurs familles. Cela doit changer et le MRC travaille à rendre cela possible dès qu’il sera en capacité de diriger les affaires du pays.

Chers amis travailleurs,

En 2012, lors de la création du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), nous avons placé la solidarité au cœur de notre vision globale pour le Cameroun. Il s’agit de susciter chaque fois que de besoin, en particulier en cas de crise alimentaire, sanitaire ou de catastrophe naturelle, une mobilisation de la collectivité nationale autour d’une partie de la nation affectée par un évènement qui bouleverse sa vie ou menace son existence. Le MRC adresse ses félicitations à l’ensemble du peuple camerounais pour l’élan national de solidarité envers les victimes de la barbarie de la secte Boko Haram. Notre souhait est qu’il soit maintenu au-delà de cette tragédie qui frappe notre nation et se transforme en solidarité entre les catégories de nos populations les plus vulnérables : les personnes âgées, les personnes vivant avec un handicap, les enfants abandonnés, les femmes seules ou abandonnées, élevant seules leurs enfants.

Chers travailleurs du Cameroun,

Dès sa création, le MRC a fait de la réalisation du changement dans la paix la ligne cardinale de son action politique. C’est pourquoi il est depuis le début de la guerre que notre pays mène contre Boko Haram et à la frontière Est de notre territoire, aux avant postes du soutient total à nos forces de défenses et de sécurité. Il engage tous les Camerounais à œuvrer avec toujours plus de ferveur patriotique à l’avènement de la victoire totale sur ces forces obscures ; car la paix qui est inscrite dans la devise de notre pays est une condition indispensable du redressement national auquel le MRC entend s’atteler le moment venu avec l’ensemble des travailleuses et des travailleurs camerounais de  toutes les conditions.

Mais la préservation de la paix passe aussi par la sérénité de la vie politique nationale. L’arrogance et l’indifférence persistante du pouvoir face aux revendications légitimes de l’opposition politique portant notamment sur la réforme du Code électoral en vue d’élections transparentes, honnêtes et donc apaisés, ne vont pas dans le sens de la préservation de la paix dans le pays. Or, les entreprises ont peur des incertitudes politiques ; elles ont besoin de sérénité pour investir, créer des emplois et des richesses et offrir de meilleures conditions de vie aux travailleurs.

Les travailleurs doivent donc être attentifs aux interpellations que le MRC lance au Gouvernement de la République depuis les élections couplées législatives et municipales de 2013 pour une réforme consensuelle du code électoral, gage d’une alternance politique pacifique dans notre pays.

Bonne fête du travail !

Vive les Travailleurs camerounais !

Vive le Cameroun !

Maurice KAMTO,
Président National du MRC.
Yaoundé, le 30 avril 2015.