L’économie camerounaise souffre, plus que par le passé, de l’incompétence, de la corruption endémique et du pillage de certains hauts responsables du pays, aggravés aujourd’hui par la crise du Covid-19 et l’absence des mesures de soutien de l’Etat, au contraire de ce qu’on observe dans tous les organisés et effectivement dirigés.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) exprime son inquiétude en particulier pour le devenir de la filière tomate dans notre pays. Depuis plusieurs semaines en effet, cette filière connaît une situation critique marquée par la perte des deux-tiers (2/3) de son marché, représentant le marché de la zone CEMAC; l’effondrement du prix du cageot de tomates de 10 Kg, qui est passé de 3500 FCFA à 750 FCFA sur le marché local; la destruction d’une partie de la production nationale, conséquence du manque à gagner des producteurs; la grande difficulté des producteurs auprès de leurs créanciers.
Face à cette situation dramatique, aucun soutien du Gouvernement n’a été apporté aux producteurs, encore moins aux segments de la filière, jusqu’à présent. L’horizon apparait donc bien sombre pour cette filière si importante pour l’économie nationale.
Si rien n’est fait, le Cameroun s’expose à l’effondrement pur et simple de cette filière de la tomate. Une telle perspective induirait une flambée du chômage dans les principales zones de production que sont l’Ouest, le Centre, l’Adamaoua et le Nord-Ouest. Si le Gouvernement se fige dans son immobilisme habituel, notre pays compromettra durablement les revenus habituels tirés de la commercialisation de la tomate, soit, par an, 720 milliards sur le marché extérieur (zone CEMAC) et 140 milliards sur le marché intérieur.
Dans ce contexte où les producteurs de tomate sont abandonnés à leur triste sort par le Gouvernement, il faut rappeler l’importance et l’utilité de l’usine de transformation de la tomate, la SCAN, créée sous le président Ahmadou AHIDJO, implantée à FOUMBOT, dont tous les équipements sont depuis laissés en ruine par l’actuel régime. Il faudra que ce régime explique un jour aux Camerounais pourquoi il a décidé de détruire l’industrie nationale, usine après usine, les complexes agroindustriels et touristiques les uns après les autres.
Le MRC exige que des mesures urgentes soient prises afin de sauver la filière tomate dans notre pays. Le Cameroun ne peut pas se payer le luxe, moins aujourd’hui que jamais, d’exposer des dizaines de milliers de producteurs au chômage et des millions de Camerounais vivant de la filière, à la précarité.
Yaoundé le 07 juillet 2020
Le Président National
Maurice KAMTO