31
Déc 2024

Camerounaise, Camerounais, mes Chers Compatriotes !

Nous voici parvenus à la fin de l’année 2024, une année qui a confirmé la mauvaise santé de notre pays et de notre société. Même les plus fanatiques du régime en place constatent et commencent à admettre que le Cameroun est sur une pente dangereuse à tous égards. Chacun de nous le ressent sur lui-même, dans sa vie quotidienne et par rapport aux perspectives d’avenir du pays.

Contrairement à l’habitude, je ne vais donc pas faire un bilan récapitulatif des échecs du pouvoir en place au cours de l’année 2024. Il me suffit de relever que la situation sécuritaire de notre pays ne s’est pas améliorée de façon significative, le conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest étant toujours non résolu, et les attaques meurtrières de la secte criminelle BOKO HARAM ayant repris de plus belle ; que nos performances économiques sont loin derrière celles de pays de niveau comparable en Afrique, cependant que notre endettement public ne cesse de s’aggraver, et à des taux d’intérêt quasi usuraires, pour des investissement invisibles ou inachevés à date, mettant ainsi un lourd fardeau sur les épaules de nos enfants qui devront payer pour notre légèreté et nos malversations ; que la situation sociale est catastrophique avec une hausse continue des prix des denrées de base sur le marché qui rend le coût de la vie insupportable pour nos populations, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables ; que l’augmentation successive des prix des carburants, sous le prétexte mensonger de la suppression des subventions de l’Etat, contribue à la cherté de la vie, alors que notre pays est un producteur de pétrole, si modeste soit-il; l’état catastrophique des infrastructures routières notamment, les pénuries chroniques d’eau potable et les coupures intempestives et prolongées de l’électricité qui détruisent les outils de production des entreprises, compliquent la vie des ménages et empêchent l’industrialisation du pays. Bref, le septennat volé qui s’achève en 2025 aura été un véritable gâchis pour notre pays. Le Septennat des « Grandes opportunités » est devenu celui des « Grandes Désillusions et de la Déprime Nationale ». Le candidat de la « Force de l’Expérience » a disparu pour laisser place à un gouvernement de « la Force, sans Expérience », qui répand la terreur pour essayer de soumettre les Camerounais. Mal lui en prend. Le « mérite » de ce septennat aura été de convaincre une écrasante majorité des Camerounais de la nécessité urgente du changement par l’alternance politique dans notre pays.

Par conséquent, je vais focaliser mon propos sur ce qui nous attend en 2025 et faire une esquisse de ce que nous pourrons faire ensemble dans les mois et les années qui viennent pour le redressement économique, social et culturel, et le rayonnement international de notre pays.

Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes,

Quand bien même on ne voudrait pas brosser un tableau de l’économie camerounaise pour l’année qui s’achève, il est difficile de ne pas revenir sur un grossier mensonge économique du gouvernement soutenu par le FMI, consigné dans la loi des finances de 2025, à savoir la duperie de la subvention par l’Etat des produits pétroliers au Cameroun. Une subvention est une aide financière se traduisant par une prise en charge d’une partie du prix de revient d’un produit par l’Etat. L’examen de la structure des prix des carburants à la pompe ne laisse percevoir aucune trace de subvention. Le pouvoir en place et le FMI mentent donc de manière éhontée au peuple camerounais.

Le rapport mensuel le plus récent de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) indique qu’en ce mois de décembre 2024 le prix de revient d’un litre de super au port de Douala est de 369 FCFA. Le consommateur final l’obtient à la pompe à Douala et à Yaoundé au prix de 840 FCFA, soit plus du double du prix de revient, sachant que ce prix à la pompe est encore plus cher dans toutes les autres localités du pays avec les frais de transport. Toute subvention de l’état aurait conduit à un prix inférieur à 369 FCA. Mais, non seulement le consommateur final paie l’entièreté du prix de revient, il paie en plus un supplément de 471 FCFA représentant le transport jusqu’au point de livraison et divers prélèvements de l’état. Quelle est donc la partie du prix de ce produit supportée par l’Etat pour qu’on parle de subvention ? Je souligne que même le prix de 369 F au port de Douala est dû à la kyrielle d’intermédiaires et de spéculateurs dans l’acquisition des produits pétroliers au Cameroun, ainsi qu’à un circuit de distribution rallongé par une série d’autres intermédiaires. Or, la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP) aurait pu assurer à elle seule la récupération, le stockage et la distribution de ces produits. Cet allongement du circuit de distribution assure de solides subsides à certains responsables de l’Etat qui l’organisent, et dont on serait fondé à croire qu’ils les partagent avec un FMI devenu caution d’une subvention imaginaire.

Je rappelle que le Nigeria voisin, qui a supprimé les subventions sur les carburants se retrouve en décembre 2024 avec un prix à la pompe de 0.751 $US (soit environ 470 FCFA) le litre, suite à une hausse des prix de 15% sur son marché. La Libye qui subventionne les produits pétroliers pratique un prix de 0.031 $US (soit 19,36 FCFA) le litre de super sur la même période. On comprend dès lors que toutes les demandes du MRC pour un échange devant permettre d’expliquer la subvention dont pale le gouvernement du Cameroun et le FMI soient restées lettres mortes.

Nous nous engageons à ramener le prix du litre du super autour de 480 FCFA, à prix constants sur le marché international, dès que nous serons en capacité de gérer le pays. Le surplus prélevé sur le prix de revient par litre permettra de réaliser, dans les plus brefs délais, une raffinerie de dernière génération, dont la mise en marche permettra de baisser davantage les prix pour les situer dans la moyenne des pays producteurs et transformateurs de pétrole.

La mauvaise gestion des finances publiques et des ressources du pays a conduit à une fuite dans un endettement, que certains prétendus analystes qualifient de modérée voire faible, alors qu’il s’agit d’une dette essentiellement toxique, car notre pays est rendu à un point où il doit recourir à de nouveaux emprunts pour régler les anciens. Cela est très frappant lorsque l’on considère la zone Franc dans son en ensemble. Le Cameroun y apparaît comme le pays le plus endetté auprès de la Chine et de la France, devant des pays qui, à priori, se classent devant lui en matière de dette sur la scène continentale.

Nous ne pouvons ralentir le rythme de notre endettement qu’en nous mettant résolument au travail, et en imposant aux structures publiques un niveau de dépenses à la mesure des moyens du pays. C’est pourquoi nous nous engageons notamment :

  • à réduire drastiquement le train de vie de l’Etat ;
  • à accroître substantiellement la production dans tous les secteurs de l’activité économique nationale et accélérer l’industrialisation du pays, afin de devenir une économie fortement exportatrice et de redresser la balance commerciale ;
  • à instaurer la bonne gouvernance en étant intraitable sur la corruption et les détournements des fonds publics ;
  • à l’amélioration significative du pouvoir d’achat, afin de booster la consommation et stimuler en même temps la production locale, source de croissance économique ;
  • à mobiliser effectivement les recettes de l’exploitation des nombreuses ressources naturelles du pays au profit du développement national. Le récent rapport de la Chambre des Comptes sur l’exécution de la loi des finances 2023 laisse pantois devant le niveau de pillage de la fortune publique par les personnels de l’Etat et leurs complices, quand on y découvre, par exemple, qu’en un an l’Etat aurait prélevé les ridicules sommes de 8.000 FCFA sur le conditionnement du bois, et de 18.430 FCFA sur les jeux de hasard.

Ceci n’est qu’une indication de quelques actions économiques urgentes que nous nous engageons à mettre en œuvre pour amorcer la réforme en profondeur et la modernisation du Cameroun. Notre programme de gouvernement en vue de l’élection présidentielle de 2025 sera rendu public en son temps.

Dans un tout autre domaine, je voudrais qu’ensemble, avec toutes nos gloires du monde sportif, nous assurions le rayonnement international de notre pays dans les domaines des sports de hauts niveaux, en particulier dans ceux où le Cameroun dispose d’atouts importants. Je me limiterai ici à notre sport roi, le football.

Notre objectif majeur à moyen terme est la co-organisation avec trois pays frères, la Côte d’Ivoire, le Nigeria et la Ghana, de la COUPE DU MONDE DE FOOTBALL EN 2038. La contribution exceptionnelle du Cameroun tant au football africain qu’au football mondial nous autorise une telle ambition. Nous sommes convaincus qu’en s’associant dans une telle initiative, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigeria, quatre grandes nations de football africain et mondial dotées d’infrastructures de classe mondiale, auraient de bonnes chances de convaincre les instances compétentes de la FIFA de leur capacité à organiser ensemble, avec succès, un tel évènement planétaire entièrement sur le sol africain, après l’Afrique du Sud. Ce serait assurément un motif de grande fierté pour nos quatre pays et pour notre continent. Avec votre soutien, nous mettrons un maximum d’efforts et de ressources diplomatiques pour convaincre les uns et les autres de la pertinence d’un tel projet : d’abord, la Côte d’Ivoire – qui aurait déjà manifesté de l’intérêt pour l’organisation de cette grande fête du football mondial – puis le Nigeria et la Ghana, ensuite la FIFA.
Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes.

L’année 2025 est, faut-il le rappeler, une année électorale décisive pour notre pays.

Je serai candidat au scrutin présidentiel à venir.

C’est assurément une mauvaise nouvelle pour ceux qui ont rêvé qu’ils pourraient garder le pouvoir ou y accéder sans affronter le Peuple du Changement et de l’Alternance, c’est à dire les forces favorables à la démocratie dans notre pays. Ceux-là doivent se raviser. Car, par la grâce du Très Haut, je serai candidat sans aucun doute ; le candidat porté par le MRC et les autres membres de l’APC ; le candidat du Peuple de la rupture avec une dictature néocoloniale. Ma candidature remplie toutes les conditions fixées par la Constitution et le Code Électoral, et chacun devra en prendre acte, parce que telle est la loi.

Le scrutin présidentiel à venir opposera deux conceptions du Cameroun :

  • d’une part, une conception passéiste et tribaliste d’un pays figé dans l’inertie, fondée sur l’arbitraire et l’exercice de la terreur contre les citoyens, gangrénée par la corruption, héritière du pouvoir colonial et de ses pratiques, et au service d’une nébuleuse néocoloniale, effrayée par la modernité autant que par la diaspora camerounaise, dépourvue d’empathie et de compassion vis-à-vis des populations les vulnérables ou sinistrées, comme à Eséka, au Mont Mbankolo, dans les inondations de l’Extrême-Nord, à Ngouache ou à la Falaise de Dschang pour ne citer que quelques exemples récents ; en tous ces lieux de douleur et de larmes, les populations espéraient, en vain, la présence d’un Président indifférent et irrémédiablement absent;
  • d’autre part, une conception d’un Cameroun moderne, humaniste, compassionnel et solidaire, à l’écoute du pays profond, y compris de sa diaspora et de ceux qui en sont venus à une révolte violente, profondément attaché à l’Etat de droit et la justice, ouverte à l’indispensable réforme de l’Etat pour mieux répondre aux aspirations de toutes les composantes de la nation, et portée par l’attention à la nécessité de s’enraciner dans nos cultures, de maîtriser les savoirs scientifiques et technologiques, de réaliser un progrès partagé, et attaché à la défense de la souveraineté de notre pays et de notre intérêt national, à la construction d’une Afrique unie, digne, respectée parce que puissante et maîtresse de son destin. Telles sont les deux visions d’avenir de notre pays qui sont devant vous, et qui doivent éclairer votre choix en 2025.

Tous les efforts doivent être faits afin que nous atteignions notre objectif ultime à l’issue de ce scrutin, à savoir la victoire. Dans cette perspective, un budget a été approuvé lors du Conseil national du MRC tenu le 26 octobre dernier Yaoundé. Il sera complété éventuellement par les prévisions des autres membres l’APC.

L’élection présidentielle de 2025 n’est pas juste un scrutin comme ceux qui l’ont précédé. C’est une élection cruciale dans la vie et l’histoire de notre pays, qui permettra de le relancer ou de laisser poursuivre sa dérive dans les décennies à venir. C’est pourquoi j’en appelle à notre sursaut collectif face au candidat du pouvoir, qui qu’il soit ; car le candidat du RDPC bénéficiera comme d’habitude des financements illimités de l’Etat, des grandes entreprises, des femmes et hommes d’affaires les plus riches du pays, voire du discret soutien de certains pays étrangers. La contribution de chacun au financement de notre participation digne et efficiente au scrutin à venir est donc indispensable. Nous lancerons la campagne de collecte des contributions au cours du mois de janvier. En prévision de cette opération vitale et dans un souci de transparence, nous avons écrit au Ministre des Finances et au Ministre de l’Administration Territoriale, ainsi qu’au Délégué Général à la Sûreté Nationale, depuis le 05 novembre 2024, non seulement pour les en informer, mais aussi pour leur demander expressément de nous accompagner dans cette opération, afin d’éviter toute spéculation inutile ou malveillante sur le résultat de la collecte et son utilisation.

Une bonne élection, c’est d’abord une élection crédible, qui n’est possible que si les organismes en charge de l’organiser ou de l’arbitrer sont eux-mêmes crédibles.

ELECAM a un rôle essentiel à jouer pour garantir des élections transparentes, justes, libres et apaisées dans notre pays.

L’expérience tirée de notre participation au double scrutin législatif et municipal de 2013, et plus encore à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, montre un arbitre du jeu électoral plutôt partisan. Une illustration récente est l’attitude d’ELECAM pendant l’année 2024. Alors que les Camerounais se mobilisaient comme jamais auparavant pour les inscriptions sur les listes électorales, et qu’on se serait attendu à ce qu’ELECAM les accompagne avec enthousiasme, on a tous été témoin des manœuvres d’obstruction engagées en particulier par la Direction Générale d’ELECAM. Cette tare, qui inspire à la population le sentiment que tout est joué d’avance, doit être corrigée impérativement avant le prochain scrutin présidentiel.

C’est l’occasion de rappeler une fois de plus que l’article 80 du Code Électoral dispose qu’ « [à] l’issue des opérations de révision, et au vu des documents et données communiqués par les démembrements régionaux d’Elections Cameroon, le Directeur Général des Elections établit et rend publique la liste électorale nationale au plus tard le 30 décembre. »

Nous sommes aujourd’hui le 31 décembre 2024, dans quelques heures nous serons en 2025 et la liste électorale nationale n’est toujours rendue publique. Le MRC ne laissera pas une telle forfaiture sans suites légales appropriées, et ne fera aucune concession sur quelque violation que ce soit du Code électoral.

C’est dans cet esprit que nous avons saisi les tribunaux pour constater et sanctionner les violations de la loi portant organisation et fonctionnement du Conseil Constitutionnel par certains de ses membres, dont son Président.

En ce qui concerne le comportement d’Elections Cameroon et de certains acteurs techniques du processus électoral, je constate qu’ELECAM a toujours du mal à appréhender son rôle d’organe neutre, garant d’élections libres, transparentes et apaisées au Cameroun. ELECAM doit se souvenir de l’histoire électorale dans notre pays et surtout pourquoi et comment on en est venu à sa création. Si les membres de cet organisme pensent seulement au décret de leur nomination et oublie leur indépendance, leur responsabilité et leur devoir impérieux vis-à-vis de la nation, ils feront courir à notre pays de graves périls engendrés par des crises électorales inutiles. S’agissant des partenaires techniques d’ELECAM, l’Allemagne, qui a souffert gravement dans son histoire des dérives totalitaires d’un régime politique et qui surmonta admirablement cette épreuve, est bien placée pour comprendre la frustration du peuple camerounais face au comportement inacceptable de certaines sociétés allemandes qui accompagnent l’organe électoral camerounais. Ces société s’étaient engagées à mettre en place une biométrie électorale au Cameroun depuis plus de 10 ans et, depuis lors, se sont transformées en agents techniques de la fraude électorale qui permet à un candidat battu aux élections successives de se perpétuer au pouvoir dans notre pays. Cette situation inadmissible ne saurait continuer sans aucune conséquence légale.

C’est l’occasion pour moi d’interpeller tous les partenaires du Cameroun, et notamment ceux qui assistent financièrement ELECAM : Est-il cohérent de financer un programme avec des objectifs affichés de promotion de la démocratie, et d’assister sans rien dire aux pratiques antidémocratiques avérées et récurrentes d’ELECAM ?

Mes chers compatriotes,

Je sais que mieux que les autres Camerounais vous, responsables et éléments des Forces de Défense et de Sécurité, et vous, Autorités administratives à tous les niveaux, savez que notre pays entre dans une zone extrêmement sensible et volatile. La seule manière d’éviter une inflammation de notre pays, redoutée par tant d’observateurs, c’est de laisser les Camerounais s’exprimer librement dans les urnes, et de respecter scrupuleusement leur choix. Vous devez vous assurer, chacun de vos corps en ce qui le concerne, que l’élection présidentielle aura lieu dans la transparence totale et dans la paix. Ce sera votre honneur, celui d’ELECAM et du Conseil constitutionnel, et par conséquent de notre pays, que pour une première fois dans notre histoire le prochain Président de la République soit le véritable vainqueur dans les urnes et reçoive les félicitations de ses adversaires. Dans cette perspective, votre mission cardinale en cette année électorale si particulière devra être de protéger la loi et non pas un homme ou une femme, un clan ou un parti politique. Votre responsabilité est particulièrement grande. Elle le sera encore plus après la publication des résultats du scrutin.

Nul ne doit se sentir menacé par le Changement à travers l’Alternance démocratique, que les populations de nos dix régions, celles des villes comme celles des de villages, appellent de leurs vœux. Nul ne doit en avoir peur, car nous aurions là une occasion exceptionnelle de réconcilier et de rassembler, de panser les mémoires plurielles blessées, et de remettre notre pays sur les rails. Que chacun, à sa place, joue pleinement son rôle tel que défini par la loi, et notre peuple donnera, comme d’autres peuples avant lui, une belle leçon de courage et de maturité politique et démocratique.

Camerounaises, Camerounais, mes chers compatriotes,

L’élection présidentielle c’est la rencontre d’un candidat, d’une femme ou d’un homme, avec le peuple.

Je suis, certes, candidat du MRC et de l’APC à l’élection présidentielle à venir. Mais c’est vous, Camerounaises et Camerounais, électeurs de toutes les régions du pays, qui déciderez de qui sera votre prochain Président de la République.

Depuis mon entrée en politique avec le lancement du MRC en 2012, vous avez été témoins des multiples campagnes de diabolisation contre ma personne, orchestrées, tant ici même au Cameroun que dans les médias internationaux, par le pouvoir en place.

Malgré ces campagnes montées sur de grossiers mensonges avec en toile de fond un tribalisme nauséabond, indigne d’un peuple camerounais par ailleurs admiré et respecté, personne, même pas le pouvoir qui détient pourtant tous les leviers pour enquêter sur les citoyens, ne vous a jamais produit la moindre preuve des multiples accusations portées contre moi.

Je suis dans la vie publique depuis plusieurs années. La plupart d’entre vous me connaissent un tant soit peu. Chacun de vous a eu le temps de m’observer et de pouvoir se faire une opinion factuelle de mon attachement sincère aux Camerounais de toutes les origines et de toutes les religions, ainsi que de mon engagement patriotique indéfectible pour notre cher pays. Jugez chaque personnalité publique par vous-même, sur la base de ses actes et non pas sur ce qu’on vous fait croire qu’elle est. C’est la seule façon d’échapper à la manipulation, la propagande, le mensonge, et d’éviter les regrets après-coup, qui arrivent toujours trop tard.

Dans cet esprit, je lance une fois de plus, comme je n’ai cessé de le faire solennellement au moins depuis la Convention du MRC de 2017, un appel en direction de mes compatriotes du RDPC habités par le désir du changement et le sauvetage de notre pays: je leur redis que mes bras leur restent largement ouverts. Ma conviction profonde est qu’on ne peut pas nourrir l’ambition de construire un pays, en excluant du chantier national certains de ces filles et de ses fils pour leurs choix politiques passés.

Je sais qu’il y a dans les rangs du RDPC des femmes et des hommes de qualité, qui, malheureusement, n’ont jamais pu exprimer la plénitude de leurs talents. J’aurai besoin d’eux pour sortir notre pays de la misère structurelle où il a été plongé, du fait des mauvais choix politiques faits au sommet de l’État depuis 42 ans. J’ai besoin de toutes les énergies pour remettre le Cameroun au travail, dans l’ordre et la discipline, afin de réaliser le progrès partagé de toutes ses populations et son rayonnement international.

Dans le même élan, je m’engage, dans le cadre d’une réconciliation nationale nourrie par notre histoire politique profonde, où nos grands héros nationalistes, dont Ruben UM NYOBE, Roland Félix MOUMIE, Ernest OUANDIE, Abel KINGUE, Castor OSENDE AFANA, NDEH TUMASA, Marthe EKEMEYONG MOUMIE, pour n’en citer que quelques-uns, seront effectivement réhabilités et célébrés à la mesure de leurs sacrifices pour notre nation, et où sera organisé le retour officiel des restes du premier Président de la République, Amadou AHIDJO, dans son pays natal.

Je ne saurais terminer ce message sans dire à mes compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qu’avec leur soutien en 2025, une fois accédé à la tête de l’État, une de mes premières décisions sera de libérer tous les prisonniers politiques anglophones, de permettre aux exilés Anglophones de revenir au pays, et de convoquer un vrai dialogue national inclusif sur la question anglophone. Tous les sujets politiques relatifs au règlement de cette question, dans le respect de nos héritages culturels respectifs, seront abordés sans tabous, y compris le retour de notre pays au fédéralisme. À ce dialogue national inclusif, seront conviées toutes les parties prenantes à la guerre civile inutile qui a ravagé ces régions, y compris les différents mouvements armés.

Je veux arrêter cette sale guerre que certains ont imposé à notre pays depuis huit ans maintenant. Nous pouvons l’arrêter. Nous devons ensemble l’arrêter pour enfin envisager sereinement la reconstruction des régions concernées et l’ensemble de notre pays.

De même, je puis assurer mes compatriotes des Régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua , qui ont tant donné au pouvoir en place, mais qui sont abandonnés sans état d’âme à une misère choquante et à la merci de l’insécurité, de notre engagement à prendre toutes les mesures nécessaires pour le relèvement économique et social des trois régions concernées, et à mettre à la disposition de l’Armée camerounaise tous les moyens conséquents pour sécuriser nos frontières orientales, afin d’endiguer les attaques terroristes de la secte Boko Haram qui perturbent leur quotidien depuis plus de dix ans.

S’agissant de la lutte politique en cours, j’ai une pensée particulière pour nos nombreux camarades qui purgent encore des peines de prison arbitraires et illégales, malgré l’Avis du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) de l’ONU, en date du 4 novembre 2022. L’État du Cameroun foule au pied cet Avis, alors qu’il s’impose à lui en raison de la ratification par notre pays du Pacte international relatif aux droits civils politiques de 1966.

Enfin, je voudrais être très clair pour tous nos compatriotes qui seront en charge de maintenir l’ordre public au cours de l’année 2025 : plus jamais, le MRC ne tolérera la barbarie que certains autorités administratives, éléments des forces de sécurité et magistrats ont fait subir à ses militants et sympathisants. Chaque tortionnaire d’un de nos militants ou sympathisants sera personnellement tenu responsable. Il sera poursuivi jusqu’à la fin de ses jours. À toute fin utile, je rappelle aux uns et autres que la torture est un crime prescriptible, et qu’en tant que crime contre l’humanité, il peut faire l’objet des poursuites devant des tribunaux étrangers. Je réitère également que nous danserons sur le rythme que choisira le régime, et que si le peuple camerounais devait placer en situation de légitime défense, il exercerait sa légitime défense.

Mes chers compatriotes,

Le soutien, que je sollicite de vous, passe par une inscription massive sur les listes électorales d’ELECAM dès le 2 janvier 2025. Pour ceux et celles qui ne sont pas encore inscrits, la campagne des inscriptions qui s’ouvre le 2 janvier sera la dernière avant le scrutin présidentiel que nous attendons tous.

Mesdames et messieurs les acteurs politiques et de la société civile, étudiants, universitaires, intellectuels, femmes et hommes des arts, leaders religieux de tout bord, autorités traditionnelles, nous avons rendez-vous avec l’histoire dans quelques mois, à un moment où notre patrie, le Cameroun, est à la croisée des chemins. Nous n’avons pas le droit de manquer ce rendez-vous. Nos désaccords et autres petites querelles habituelles doivent être tus devant l’enjeu politique qui se joue autour du scrutin présidentiel à venir.

C’est pourquoi j’appelle à un grand rassemblement pour un sursaut national en 2025, par les urnes et dans la paix.

N’ayez pas peur ! Je le répète : n’ayez pas peur. L’agitation, la gesticulation, les provocations et menaces incessantes que vous entendez, sont les derniers soubresauts de quelques extrémistes d’un régime qui a fait trop de mal à notre pays, et qui sait lui-même qu’il est au bout de sa course. Ne vous laisser ni distraire ni impressionner. Ces extrémistes du régime ont beau déployer le spectre de la terreur et du chaos, ils ne triompheront pas face au peuple camerounais debout.

L’avenir nous tend les bras. Saisissons-les.

Bonne et heureuse année 2025, dans la douceur d’un Cameroun porté par le Souffle de l’espoir !

Je ne vous trahirais pas.

Que Dieu élève notre pays !

Maurice KAMTO, Président National du MRC,
Candidat du MRC et de l’APC au scrutin présidentiel