06
Sep 2017

Militantes et militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun,
Chers sympathisants du parti,

Il y a cinq ans, fusionnaient des partis politiques et diverses autres organisations de la société civile pour donner naissance au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). L’interdiction de la conférence annonçant son lancement, le 12 août 2012 à l’hôtel Hilton à Yaoundé, ensuite l’interdiction le 29 septembre de la même année, de la première convention nationale tenue à notre siège à Odza, étaient symptomatiques de la fièvre qu’engendrait cette parturition. En dépit de ces nombreuses manœuvres politico-administratives visant à nous décourager, nous avons bravé les difficultés pour matérialiser cette idée de mettre sur pied une formation politique qui répond aux aspirations des Camerounais. En affirmant ce jour-là, dans l’obscurité de la salle de conférence dudit Hôtel que «La nuit précède le jour», j’entrevoyais le souffle de l’espoir  placé en tout compatriote ayant la volonté de travailler à l’avènement du changement au Cameroun. Depuis lors, ensemble, nous avons affronté des obstacles de toute sorte: Interdiction des meetings, convocation des leaders, arrestations, menaces ouvertes, séquestration des militants, sanctions insidieuses, et j’en passe. Tout cela ne nous a pas empêché de faire du chemin. Au contraire, cette adversité, conséquence de vexations multiples, a forgé notre caractère et solidifié notre détermination à maintenir notre cap jusqu’à la réalisation des objectifs élevés de notre parti pour notre peuple et notre Nation.

Ce mois de septembre 2017, nous allons vivre avec enthousiasme les efforts de ces cinq années de notre trajectoire collective sur la scène politique camerounaise, afin de mieux nous projeter sur les échéances qui nous attendent.

Il me semble important de rappeler que le MRC est un parti arc-en-ciel, qui regroupe les Camerounais de toutes les régions du pays portés par une volonté de progrès et de développement, avec un projet de société articulé en 5 piliers à savoir : le pacte républicain, le pacte éducatif et de la jeunesse, le pacte productif, le pacte social et de solidarité nationale et le pacte patriotique et stratégique avec la diaspora et les partenaires internationaux de notre pays. Ces 5 piliers sont, évidemment, un résumé de la vision globale de notre parti pour la société camerounaise qui met la femme au centre de chacun des secteurs considérés.  Comme vous le savez, cette vision, sous-tendue par la doctrine politique du social libéralisme, a été adoptée lors de la première Convention de notre parti en 2012.

Militantes et militants
Chers sympathisants du MRC,

L’histoire de notre formation politique est marquée par des moments inédits, fruits de vos multiples efforts et sacrifices. Ayant opté pour le changement par les urnes, par conviction démocratique autant que par lucidité politique, nous avons dès la création du parti, lancé une campagne pour l’inscription des Camerounais sur les listes électorales. Le 30 septembre 2013, un an après la naissance du MRC, a eu lieu dans notre pays, le double scrutin des législatives et des municipales. Comme vous le savez, notre parti a pris part à ce scrutin. Grâce à la forte adhésion de nos compatriotes de toutes les origines à nos idéaux et à notre politique de proximité, il s’en est sorti avec une représentation à l’Assemblée Nationale et près d’une vingtaine de conseillers municipaux.  A l’issue de ce scrutin dont nous avons remis en cause l’ensemble du processus, le MRC s’est affirmé comme un parti d’avant-garde.

Cette large adhésion amplifiée par un fort courant de sympathie dans l’ensemble du pays a placé le MRC dès sa naissance au cœur du débat politique dans notre pays. Fort de cela, nous avons poursuivi avec plus d’entrain la campagne de mobilisation des Camerounais pour l’inscription sur les listes électorales. Cette campagne ne s’est jamais arrêtée depuis lors et elle se poursuivra jusqu’aux prochaines échéances électorales.

A la lumière des fraudes massives et sauvages qui ont gravement entaché les élections de septembre 2013 et afin que les futurs scrutins ne plongent pas notre pays dans le désordre, voire une crise postélectorale, nous avons fait des propositions de modification de notre Code électoral sous la forme d’une proposition de loi soumise au Parlement depuis 2014 par l’intermédiaire de notre député à l’Assemblée nationale. Je réitère que la meilleure façon d’éviter une crise post-électorale, c’est de procéder à un amendement consensuel de ce Code électoral dont tous les partis politiques s’accordent sur les insuffisances. C’est le seul moyen d’assurer l’organisation, le moment venu, des élections libres, transparentes et crédibles.

Le projet de changer d’avenir pour nos populations et plus particulièrement pour les jeunes et les femmes de notre pays est plus que jamais d’actualité en raison des périls auxquels nous expose un régime arrogant et cafouilleux, dont le mépris, l’improvisation, l’amateurisme, l’impréparation sont les principaux traits caractéristiques de toute son action. En 2018 s’ouvrira une nouvelle ère pour notre peuple. Ce sera l’année de toutes les élections. Le MRC veut un avenir prospère et radieux pour notre pays. Alors, il présentera bientôt un programme électoral aux Camerounais. J’invite tous les Camerounais à se mobiliser pour accompagner notre pays dans cette renaissance. Nous devons, ensemble, braver nos peurs pour prendre notre destin en main. La renaissance de notre nation se fera via les élections auxquelles les Camerounais doivent participer et veiller au respect de leurs suffrages.

La Caravane nationale du MRC a déjà été organisée à Bafoussam, Bertoua, Bamenda, Ngaoundéré, Nkongsamba. Elle se poursuivra dans les autres régions du pays et même au niveau des départements.  Cette Caravane a contribué à rappeler tout au long de ces années, que le parti compte sur une mobilisation populaire sans précèdent des Camerounais pour la réalisation du changement pour lequel notre peuple a consenti tant de sacrifices notamment depuis le retour du multipartisme en 1992 et après lequel il court toujours. Ensemble, nous aurons une occasion historique immanquable en 2018 de dire que ceux qui ont payé le plus fort prix pour qu’advienne le Cameroun comme ceux qui se sont battus pour la liberté et l’avènement de la démocratie dans notre pays n’auront pas consentis tant de sacrifices en vain.

Militantes et militants
Chers sympathisants,

Dans le projet de société du MRC présenté en 2012, le problème de la coexistence entre anglophones et francophones était un de nos points focaux et le parti demandait déjà à l’époque l’ouverture du dialogue. Au mois d’avril de l’année en cours, à travers une conférence de presse, j’ai attiré l’attention de la communauté nationale et internationale sur ce qui est désormais convenu de nommer la crise anglophone, résultant de ce problème que d’aucuns ont essayé en vain de nier. J’avais clairement indiqué que le MRC «dit et réitère que réclamer une forme particulière de l’État, en l’occurrence le fédéralisme, n’est pas un crime. Rien ne nous interdit, en tant que Nation, d’en parler franchement, dans le cadre d’un dialogue sincère et constructif, où il serait également possible de convaincre les uns et les autres du bien-fondé du régionalisme prévu par la Constitution en vigueur». Nous avons ensuite formulé des propositions de solutions de sortie de crise en deux volets. Nous demandons au gouvernement de les mettre en application.

Face à cette crise que connait notre pays dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui perdure du fait du zèle de quelques compatriotes dépouillés du vrai sens du vivre ensemble, je voudrais exhorter nos compatriotes civils à ne pas provoquer les hommes en tenue tout comme j’invite les forces de l’ordre à jouer leur rôle de protecteurs de la population.

Notre pays depuis quelques années connait une barbarie nouvelle orchestrée par la secte BOKO HARAM. Le MRC n’a jamais cessé d’encourager nos forces de l’ordre dans leur dure mission pour combattre ces barbares d’un autre temps et apporter son soutien aux peuples des régions touchées par des attentats sauvages et meurtriers. Je renouvelle ici mes sincères condoléances aux familles à la fois des soldats tombés au front et de nos populations de l’extrême nord si durement éprouvées, et renouvelle l’appel à la solidarité nationale à nos soldats et à nos compatriotes de ces régions pour venir à bout de ce fléau.

Chers militantes et militants, chers sympathisants,

La crise anglophone a étalé les lacunes des dirigeants actuels de notre pays, confirmant ainsi que l’arrogance et l’amateurisme, l’incompétence notoire et l’improvisation sont devenus leur mode de gouvernement. Mais cette gouvernance calamiteuse ne se confine pas à la mauvaise gestion de cette grave crise. Elle concerne divers autres secteurs d’activités comme le montrent:

  • l’imbroglio dans la préparation de la CAN 2019, et même déjà l’organisation de la CAN féminine de 2016;
  • le désaveu du comité de normalisation de la FECAFOOT par la FIFA et la nomination d’un nouveau comité de normalisation,
  • le retour au FMI et la mise du Cameroun sous ajustement structurel, pour la deuxième fois sous le même gouvernement;
  • les errements dans la recherche des solutions à la crise énergétique qui plombe le développement et porte atteinte à la qualité de vie des citoyens;
  • l’incapacité à approvisionner les citoyens en eau courante malgré la richesse hydraulique exceptionnelle du pays;
  • l’opacité, la confusion et la gestion patrimoniale du secteur minier;
  • le tâtonnement dans le lancement de la compagnie aérienne nationale, Camair Co. et sa gestion vénale qui creuse sa dette et partant la dette publique;
  • l’absence de programmation de l’entretien courant et à long terme des infrastructures routières et ferroviaires, dont le piteux état contribue de façon significative aux accidents de la circulation qui endeuillent régulièrement les familles;
  • etc.

Qu’il suffise de rappeler qu’au cours du seul mois d’aout 2017, le Cameroun a enregistré plus de 130 morts des suites d’accidents de la circulation sans que le gouvernement n’ait annoncé un plan pour réduire ce carnage à défaut de l’éradiquer; sans que cela n’émeuve outre mesure les pouvoirs publics.

Chers militantes et militants, chers sympathisants,

Aujourd’hui, notre parti cristallise les espoirs de changement de nombreux compatriotes. Il s’affirme comme une vraie chance pour l’alternance et comme une alternative crédible aux dérives antidémocratiques et au désastre économique et social dans lequel notre pays a été conduit. Il faut donc continuer de travailler et à rassembler plus largement tous ceux qui ont perdu confiance en la chose politique. Il faut montrer, dans vos actes comme dans vos paroles, que le MRC est le Souffle de l’Espoir attendu.

Les réseaux sociaux sont aujourd’hui une opportunité de communication incontournable. Beaucoup s’en servent pour détruire l’image de notre parti en propageant de fausses informations à son sujet. Bien que je comprenne la réaction caustique de nos militants et bien souvent de nos sympathisants, je voudrais inviter tous ceux qui partagent les idéaux de la Renaissance nationale à plus de tolérance et de compréhension sur ces plateformes. Vous avez des arguments solides pour répondre à toutes attaques et campagnes haineuses: ils se trouvent dans le projet de la société nouvelle, société de confiance et du vivre-ensemble harmonieux, de progrès collectif et de fraternité républicaine que nous voulons bâtir ensemble avec tous les Camerounais de bonne volonté et pour  les Camerounais de tout bord.

Le moment est venu pour moi, à travers cette adresse, de vous féliciter chaudement et de vous renouveler mes encouragements pour les nombreux sacrifices que vous effectuez au quotidien pour diffuser les idéaux de la Renaissance nationale depuis cinq ans. C’est aussi l’occasion pour  moi de saluer la mémoire de notre camarade YIMAFFOUO Thomas, décédé le 10 mai 2016 des suites d’un accident de la circulation survenu le 28 avril 2016 alors qu’il était en mission pour la préparation de la tenue de la Caravane nationale de notre parti à Bertoua.

Nos adversaires multiplient les manœuvres sur le terrain qui cherchent à nous déstabiliser, à nous désorganiser. Ces manœuvres iront s’amplifiant et leurs coups seront plus durs à mesure qu’on se rapprochera des échéances électorales cruciales de 2018. C’est pourquoi je vous appelle à la mobilisation et la vigilance de tous les instants. Restez confiants, convaincants auprès de ceux de nos compatriotes qui hésitent encore et déterminés face à l’adversité; la victoire est à ce prix.
Bon cinquième anniversaire !
Vive le MRC
Vive le Cameroun

Fait à Yaoundé le 6 septembre 2017
Maurice KAMTO
Président National du MRC